Le château dont la silhouette ponctue à souhait le
paysage annécien évoque et résume toute l'histoire de cette ville sur
laquelle il parait veiller tout comme au Moyen Age.
Sa présence est aussi un signal il attire
l'attention sur le quartier historique blotti à ses pieds.
Un ensemble qui ne manque pas d'attraits.
Dès l'entrée dans la cour, le visiteur peut admirer
l'harmonieux développement des façades. Qu'il
sache tout de suite qu'elles sont le fruit et les témoins de quatre siècles.
A gauche après l'ancien corps de garde - tenant lieu
aujourd'hui de conciergerie - le Logis Nemours (1565), construit de pierres
blanches bien appareillées, présente un extérieur ouvragé orné d'une élégante
échauguette qui évoque assez l'architecture de 1'lle de France.
Rien de surprenant à cela: il a été voulu tel par
Charlotte d'Orléans, duchesse de Genevois-Nemours, épouse de Philippe, le
titulaire de l'apanage créé pour son cadet par le duc Charles III de Savoie.
Leur fils, Jacques, le héros de « La Princesse de Clèves » de
madame de Lafayette fut, selon Brantôme, la « fleur de toute la
chevalerie ».
Le Vieux Logis succède à ce premier bâtiment.
Il rappelle une période antérieure à celle des comtes de Genève venus
élire résidence à Annecy dès le Xllle siècle et édifier leur demeure entre
les deux anciennes tours Saint-Pierre et Saint-Paul qui dominent la ville.
Précédées d'une vaste arcade abritant un puits profond de 40 mètres,
les anciennes cuisines conservent leurs deux cheminées et rappellent à souhait
l'importance de la table et des festins à propos desquels les comptes de châtellenie
nous conservent de précieux renseignements.
A côté se trouve le « Grand Pêle »
dont les quatorze colonnes de pierre supportent la « Grande Salle » du
premier étage à laquelle on accède grâce à un escalier en colimaçon.
Ses dimensions : 13 mètres sur 25, sont royales.
De fait, Henri IV, en 1600, et Louis XIII, en 1630, y furent reçus lors
de leurs séjours annéciens. Elle
est devenue le cadre idéal des réceptions municipales et de nombre de
manifestations culturelles.
La façade plus stricte du Logis Neuf, édifié de
1562 à 1571 à des fins de casernement, termine cette enfilade pour atteindre
et libérer l'esplanade qui domine toute la ville et d'où l'on peut découvrir
un vaste panorama sur le lac et les montagnes qui le couronnent.
Face au Logis Neuf : le Logis Perrière, ferme en
partie la cour et épaule la tour du même nom qui domine et surveille l'une des
principales entrées de la ville: la porte et le faubourg Perrière qui furent
plusieurs siècles durant, la grande voie vers Faverges et l'Italie.
Une ancienne citerne circulaire - bases présumées
du donjon primitif - a été aménagée en musée lapidaire.
On y accède grâce à un escalier construit en encorbellement à l'extérieur
du mur d'enceinte du château.
Nous n'aurons garde de quitter le château sans
saluer au passage la massive Tour de la Reine aux imposantes murailles de plus
de 4 mètres d'épaisseur, et qui constitue l'élément le plus ancien de cet
ensemble de constructions puisque son édification remonte au XIIe siècle.
Dans cette ancienne résidence princière, cette tour évoque la robuste
et austère forteresse sur laquelle venaient prendre appui de hautes murailles
surmontées d'un chemin de ronde dont un beau spécimen est conservé au-dessus
de la porte d'entrée.
Tel est le château d'Annecy acquis par la ville en
1953, restauré avec l'aide des « Monuments Historiques » en vue d'y
installer un musée.
La Tour et le Logis Perrière abritent, depuis 1993,
l'Observatoire Régional des Lacs Alpins. Le
visiteur pourra découvrir les différents aspects de nos lacs dans les salles
présentant successivement l'archéologie, la limnologie, l'éthologie, après
avoir pu examiner les poissons de nos lacs évoluant dans une série d'aquariums
dont la disposition permet de montrer la classification successive d'une écologie
évolutive. Une dernière salle est
consacrée aux lacs dans l'art et la littérature.
Notons encore que le musée d'Annecy reçoit ou
organise tout au long de l'année de nombreuses expositions temporaires, ainsi
que des concerts.
Une plaquette « le château d'Annecy » éditée
par les « Amis du Vieil Annecy » comporte des renseignements plus précis
sur l'histoire et la description de ce monument.